Programme

Journée spéciale de rencontres avec les auteurs

SAMEDI 5 OCTOBRE

Les Rencontres Chaland proposent pour la première fois une journée spéciale de rencontres des auteurs.

Espace d’Albret de Nérac
Matinée spéciale auteurs :
Devenir créateur de bande dessinée, quels défis ?


Modératrice
Irène Leroy Ladurie

10h – Présentation des enjeux professionnels pour les scénaristes, dessinateurs-dessinatrices et coloristes

10h30 – Comment devient-on créateur de bande dessinée
Christelle Pissavy-Yvernault, autrice,
Anne Baraou, scénariste,
Clément C. Fabre, auteur,
Elric Dufau, auteur.

11h30 – Aujourd’hui, les défis technologiques du digital, de Photoshop à l’IA.
IA Comment ça marche
par Andrew Lester

Inscription :
resa.rencontreschaland@gmail.com

11h – Galerie des Tanneries

Visite commentée dans l’exposition Émile Bravo – Les contes défaits
par Jean-Christophe Ogier

14h30 – Espace d’Albret

Master class d’Émile Bravo

19h – Espace d’Albret

Spectacle lecture musicale & dessinée
de Charles Berberian et Ian Aledji.


(réservation 05 53 97 40 50)
UNE ÉDUCATION ORIENTALE
Le jeune Charles Berberian a grandi à Beyrouth
jusqu’à l’âge de 10 ans, Dans une Éducation
Orientale, il remonte le temps, déambule dans
Beyrouth, égrène le file, des souvenirs familiaux.
Le spectacle théâtralise magnifiquement
l’humanité tendre de son album.
La musique live rythme la performance.


Au cinéma Le Margot les 5 et 6 octobre

Pour accompagner les Rencontres Chaland 2024, Le cinéma Le Margot à Nérac met 4 films à l’affiche durant le weekend, toujours avec une thématique bande dessinée.

samedi 5 – 17h

Angelo dans
la forêt mystérieuse

film d’animation 82 mn
Vincent Paronnaud et Alexis Ducord
d’après la bande dessinée
Dans la forêt sombre et mystérieuse
de Winshluss,
édition Gallimard bande dessinée
à partir de 6 ans

Angelo 10 ans, oublié par erreur sur une aire d’autoroute, décide de couper à travers la sombre forêt pour rejoindre la maison. Il s’enfonce alors dans un territoire mystérieux peuplé d’êtres étranges.

samedi 5 -20h30

Juliette au Printemps
long métrage 96 mn
Blandine Lenoir
adapté du roman
graphique Juliette, les fantômes
reviennent au printemps,

de Camille Jourdy, édition Acte Sud BD

Juliette, jeune illustratrice de livres pour enfants, quitte la ville pour retrouver sa famille quelques jours. Un père trop pudique, une mère croqueuse de vie, une grand mère qui perd pied, une sœur débordée par le quotidien, et Pollux attachant,
font remonter souvenirs et secrets à la surface.

dimanche 6 – 17h

Ma maman est
en Amérique, elle a
rencontré Buffalo Bill

Film d’animation 75 mn
Marc Boreal et Thibaut Chatel
d’après la bande dessinée éponyme
de Émile Bravo et Jean Régnaud
édition Gallimard Bande Dessinée

Jean a 6 ans, il fait sa rentrée à la grande école. Quand la maîtresse demande à chaque enfant
la profession du père puis de la mère, il réalise que sa maman est tout le temps en voyage, qu’elle envoie des cartes postales à Michèle, sa petite voisine qui sait lire. Alors Jean se prend à rêver.

dimanche 6 -20h30

Silex and the City,
le film

film d’animation 85 mn
Jean-Paul Guigue et Jul
d’après la bande dessinée éponyme
de Jul, édition Dargaud

Dans une préhistoire condamnée à ne jamais évoluer, un père et sa fille en conflit vont bouleverser la routine de l’Âge de pierre. Après un aller-retour dans le futur, ils ramènent accidentellement l’équivalent d’une clé coudée Ikéa qui va enfin déclencher l’Évolution, pour le meilleur et surtout pour le pire.


Emile Bravo, l’écrivain de la ligne claire

Son nom sonne comme un pseudo des années 1980. Émile Bravo… et mille bravos ! C’est pourtant son vrai nom. D’origine espagnole, il a mille fois raconté l’histoire de son père fuyant la dictature de Franco refaisant sa vie en France avec une Espagnole rencontrée à Paris où leur fils est né un jour de 1964. C’est un enfant curieux que l’on destine à une filière scientifique et technique puisqu’il décroche son Bac E. Les sciences l’intéressent effectivement.
Mais les fées penchées sur son berceau se crêpent le chignon… Contre toute attente, après le bac, il choisit… une carrière artistique. Il faut dire qu’il a une autre passion : la BD. Nourri de tous les classiques, il amuse ses camarades depuis sa tendre enfance avec des petites histoires dessinées sans savoir que c’est un véritable métier.
C’est d’ailleurs un de ses amis, à la fin de l’adolescence, qui lui suggère une évidence : prendre cette voie. Les écoles d’arts dédaignent la bande dessinée, il devient autodidacte en se disant qu’il n’existe pas d’école de roman car c’est avant tout le récit qui l’enthousiasme. Ce sont les grands conteurs qui ont inspiré sa jeunesse, Hergé, Franquin, Goscinny, Peyo puis Pratt, Moebius, Tardi… Ses débuts sont influencés par la très hype “Ligne claire” que Joost Swarte théorise. Ses premiers travaux ressemblent à du Chaland mâtiné de Vandersteen, ou encore à du Franquin mêlé d’Hubinon. Il cherche son écriture graphique.
Le carton à dessin sous le bras, Bravo frappe aux portes de nombreuses maisons d’édition, sans trop de succès, il s’étonne de constater que la plupart des éditeurs, ne jugeant que le dessin, ne lisent pas les histoires qu’il leur soumet… Sans se décourager, il devient maquettiste de presse ce qui lui laisse du temps pour affiner son outil, le dessin. Il passe ensuite à l’illustration publicitaire sans abandonner son objectif, la bande dessinée. En collaboration avec son vieil ami Jean Regnaud, il publie son premier album dans la collection Atomium des éditions Magic Strip : Ivoire (1990), la maison belge qui publie Yves Chaland, Serge Clerc, Dupuy et Berberian, Daniel Torrès… Une consécration ?
Pas encore, Magic Strip sombre… Les deux compères ne se découragent pas et créent Les Véritables Aventures d’Aleksis Strogonoff (1993) qu’ils proposent aux éditions Dargaud.

L’émergence d’une nouvelle génération de créateurs
Une perspective nouvelle qui amène Bravo à faire atelier avec quelques-uns des futurs grands noms de cette génération montante. En 1992, Lewis Trondheim lui propose une place à l’atelier Nawak qu’il partage, entre autres, avec David B. Le tout jeune Christophe Blain vient de s’y installer, puis arrive Joann Sfar et ensuite Emmanuel Guibert. Ces derniers débutent dans la bande dessinée, une émulation collective très positive prend forme au sein du groupe, les esprits se libèrent et de grands auteurs se dévoilent. C’est cette même équipe qui fera souche trois ans plus tard dans un nouvel espace : l’Atelier des Vosges, où viendront les rejoindre Marjane Satrapi et Marc Boutavant. C’est là qu’Émile Bravo, stimulé par cette vision décomplexée de la bd, se lance dans la bande dessinée destinée à la jeunesse qui lui semble en friche.
Un must de la BD jeunesse
Inspiré par les auteurs de ses premières lectures, il crée Les Épatantes Aventures de Jules toujours pour Dargaud, dont il signe seul le scénario. On y retrouve son goût pour les sciences et ses questionnements existentiels cultivés depuis sa prime enfance. C’est un OVNI de la production jeunesse : non seulement il traite de sujets graves comme la mort, la religion, le clonage, le rapport entre le politique et le système capitaliste mais surtout, toujours à partir de la cellule familiale de son héros, il jette progressivement un regard incisif sur l’environnement social de la planète, sa biosphère, s’adressant aux enfants pour les aider à prendre conscience du monde dans lequel ils évoluent sans les infantiliser ni les traumatiser. C’est un must du genre qui reçoit le Prix Goscinny du meilleur scénario en 2001.
L’exploration de l’enfance se fait aussi vers les plus jeunes. Sa série Les Sept Ours nains (Le Seuil Jeunesse, 2004) destinée aux primolecteurs, revisite les contes de fées de façon loufoque. Publiée dans un format oblong, bardé de récitatifs racontés sur le mode du conte, le récit s’amuse des clichés de la littérature jeunesse. Loin d’infantiliser le lecteur, il l’aide, grâce à ses personnages à la fois tendres et amusants, à prendre de la distance avec les représentations. Recevant plusieurs prix en jeunesse, la série fait l’objet d’une adaptation en dessins animés sur Netflix.


Une nouvelle collaboration avec Jean Regnaud, Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill (2007, Gallimard Jeunesse), opère dans le même registre de l’imaginaire. Multiprimé (première bande dessinée à obtenir le prix de littérature jeunesse à la foire du livre de Francfort), cette histoire autobiographique écrite par Regnaud, contribue à la notoriété de Bravo, gardant la même ligne que pour Jules ou Les Sept Ours nains : en offrant plusieurs niveaux de lecture, on s’adresse à l’intelligence du jeune lecteur comme à celle de l’adulte, comme le faisaient avant eux les albums de Tintin, des Schtroumpfs ou ceux de René Goscinny.
Dans la lignée d’Art Spiegelman et de Maus
C’est évidemment la voie qu’il choisit quand on lui demande d’exploiter sa vision personnelle de l’univers de Spirou et Fantasio. Il n’a pas de raison de refuser. N’avait-il pas, quelques temps auparavant, proposé de reprendre Blake & Mortimer avec son complice Joann Sfar ?
Quand il se lance dans l’écriture du Journal d’un ingénu (Dupuis, 2008), le personnage de Spirou créé en 1938 par le Français Robert Velter était passé par de multiples mains, plus ou moins inspirées voire géniales, comme celles de Jijé et de Franquin, plus ou moins respectueuses comme celles de Tome & Janry, plus ou moins serviles. En plaçant son héros en 1938, en expliquant la genèse du héros, en le rendant amoureux, il brise le carcan de la référence initiale. Le succès est immense, l’album est célébré jusqu’à Angoulême. Sa suite en quatre volumes, Spirou : L’Espoir malgré tout, est qualifiée, à l’occasion d’une grande exposition qui lui est consacrée au Mémorial de la Shoah de Paris comme “la bande dessinée la plus importante sur la Shoah depuis le Maus d’Art Spiegelman”.

Ce qui est frappant, c’est qu’Émile Bravo n’a pas dû forcer son trait pour reprendre les aventures du groom. Le Spirou de Bravo reste du Bravo, dans la lignée de sa production précédente. Est-ce graphiquement une Ligne claire ? Peut-être pas… Quand vous regardez de près son trait, il vibre! C’est l’influence de l’Atelier des Vosges, la manifestation d’une liberté trouvée. Il y a une part de l’Underground dans le dessin d’Émile Bravo. Et s’il s’obstine à employer les codes d’un Hergé, d’un Franquin ou d’un Chaland, c’est simplement parce qu’au delà de la sobriété esthétique, ils sont évidents, efficaces et accessibles pour raconter des histoires comme l’est une typographie familière. “Dans mon crayonné de découpage, il y a tout, martèle-t-il dans les interviews : une histoire complète avec dialogues, attitudes et expressions des personnages. Le reste, c’est de l’artisanat. En fait, l’art dans la bande dessinée, il est là. Dans la création, dans l’écriture.
Le reste, c’est de la technique… Et pour la clarté, elle est dans le propos !”
DIDIER PASAMONIK


5 expositions

Pour ces 17e Rencontres Chaland, 5 expositions vous seront proposées à Nérac

1-INVITÉ D’HONNEUR ÉMILE BRAVO
Galerie des Tanneries


Exposition rétrospective des œuvres originales de bande dessinée de l’auteur sur 36 ans de créations.

2-HÉROS ET HÉROÏNES DE YVES CHALAND
Galerie Sèderie

Freddy Lombard, Dina, Bob Fish, Linda, Atomax, Le Jeune Albert et Spirou, tous ces personnages sont les aventuriers dessinés par Yves Chaland.
Exposition interactive , dessins originaux et costumes des personnages.
(5 et 6 octobre seulement)

3-MADELEINE, RÉSISTANTE
Médiathèque Yves Chaland

Exposition des œuvres originales couleurs dessinées par Dominique Bertail.
L’histoire de Madeleine Riffaud est scénarisée par Jean-David Morvan

4 & 5-LES LAURÉATS DES PRIX
JEUNE ALBERT ET PETIT ALBERT 2023-2024

Exposition des œuvres primées par les lycéens
et collégiens de Lot-et-Garonne
Médiathèque Yves Chaland

Prix Jeune Albert
LÉO EN PETIT MORCEAUX
de Mayana Itoïz, aux éditions Dargaud

Prix Petit Albert
LE PRINTEMPS DE SAKURA
de Marie Jaffredo, aux éditions Vent d’Ouest

Téléchargez le programme complet des Rencontres Chaland 2024

Et le programme octobre-novembre-décembre