2010

Publié le vendredi 01 octobre 2010

Quelques photos du vendredi


Publié le vendredi 24 septembre 2010

Coups de coeurs pour une oeuvre

Concept inauguré l’an passé, Les Rencontres Chaland vous proposent de découvrir les coups de cœurs de ses invités.

Coup de cœur pour une œuvre

-samedi 2 octobre, Philippe Wurm fait son choix à 11h à la Médiathèque

Joost Swarte parle d’Yves Chaland à 16h au cinéma Le Margot

-Dimanche 3 octobre, Coup de cœur pour Joost Swarte à 11h30 à la Galerie Sèderie


Publié le vendredi 24 septembre 2010

Interview Swarte / Berberian / Dupuy

Je réfléchis avec mon Crayon

Berberian : Comment as-tu compris que le dessin allait devenir quelque chose d’important pour toi ? Comment étais-tu perçu en classe ? A l’école, pour nous, il y avait le premier de la classe, celui qui courrait vite… et le dessinateur, qui était considéré comme un extra-terrestre.

Swarte : J’occupais cette position de celui fort en dessin. Souvent des élèves me demandaient de leur faire des dessins dans leurs carnets, mais je ne savais pas que cela pouvait être une profession. Dans les revues, à la maison, on ne voyait jamais apparaître les noms des dessinateurs ou des illustrateurs. Mes parents m’ont poussé dans la direction du dessin industriel parce que j’aimais la technique, les sports automobile, le vélo, et le dessin ! Plus tard, à la fin des années 60, les choses ont changé, surtout grâce à Crumb. On ne disait pas que l’on achetait le dernier Mister Natural, mais que l’on achetait le dernier Crumb. Avec Willem, c’est devenu la même chose. J’ai pris conscience de la notion d’auteur/ dessinateur à ce moment-là, et j’ai compris qu’il était possible de tout raconter à travers le dessin, que ce métier n’était pas uniquement fait de commandes.

Berberian : Il y a beaucoup de confusion au sujet du métier d’illustrateur. Pour beaucoup, l’illustration n’existe pas par elle même, elle est là pour illustrer un passage d’un texte.

Dupuy : Nos parents espéraient que l’image serait une porte d’entrée vers la lecture de textes. La lecture d’images n’était pas censée être une fin en soi. C’est à ce niveau que s’est créée la différence entre illustrateur et dessinateur.

Swarte : C’est exactement cela. Il y a des univers immédiatement identifiables chez les dessinateurs.

Dupuy : Et puis le dessin a aussi une culture de préparation, le dessin existe sans finalité en lui-même.

Swarte : Oui, quand je commence à dessiner, je réfléchis avec mon crayon, je cherche des métaphores, je tourne autour d’une idée, mais réfléchir sans un crayon, c’est très dur.

Berberian : Il existe deux méthodes. Je n’arrive pas à comprendre la première qui consiste à chercher une illustration avec des mots…

Swarte : Il m’arrive de procéder comme cela…C’est une question d’analyse de texte. Il s’agit d’interpréter les écrits et de s’inspirer du texte plus que de l’illustrer.

La chanson “Appellation contrôlée”

Berberian : Joost, on retrouve souvent dans ton travail une approche différente à chaque fois, que cela soit pour un nouveau livre ou pour un CD…. C’est une approche intentionnelle ? Quand on écoute la musique de Fay Lovsky par exemple, il y a à la fois quelque chose de traditionnel et de très ludique, et ton travail par rapport à sa musique est un travail d’intervention autour de ce qu’elle fait, non ?

Swarte : Personne ne nous avait demandé de faire ce disque, nous l’avons donc réalisé dans les meilleures conditions possibles. Elle admirait mes dessins et moi ses chansons, il nous a semblé normal de travailler ensemble. Fay a pris des sujets dans mes livres et pendant un mois chaque samedi, deux chansons arrivaient par la poste. Ensuite, je me suis attelé à la pochette. Et nous nous en sommes finalement bien sortis. Deux ans plus tard, Jean-Pierre Coffe a souhaité utiliser la chanson “Appellation contrôlée” sur France 2, et le projet a fini par être rentable grâce à ça. Il est bien agréable de commencer quelque chose sans but précis qui finisse tout de même par déboucher sur de belles surprises.

Dupuy : Nos recherches personnelles trouvent souvent un débouché à l’extérieur. Aujourd’hui, le dessinateur peut être à l’origine du livre, de chez lui, plutôt que de répondre à une commande.

Berberian : C’est ce qui s’est passé pour les magasins Nicolas. Tout a commencé avec un portfolio comprenant une image où l’on voit des gens qui boivent du vin. Chez Nicolas, chaque année, ils demandent à un illustrateur, graphiste ou peintre, de faire leur catalogue et nous l’ont proposé. Et le patron de Nicolas nous a commandé des affiches pendant trois ans ! Tout était parti d’une envie, d’un dessin que l’on avait fait pour se faire plaisir. Nous sommes là pour nourrir les yeux, tant les nôtres que ceux des autres. Si cela ne nous plait pas à nous, il y a très peu de chance que cela plaise aux autres. Cela se tient, cette démarche de plaisir !

Du plaisir d’inventer

Swarte : Au niveau du plaisir d’inventer, je préfère faire du papier peint que des affiches. On m’a demandé à Haarlem de faire des affiches pour plusieurs théâtres qui voulaient présenter leurs programmes. Je leur ai répondu que si je faisais une affiche pour leur festival, ce serait une affiche de plus à coté des autres. Je leur ai donc proposé quelque chose de différent, un papier peint qui pourrait être mis dans la ville comme dans les théâtres, sur lesquels on pourrait coller d’autres informations. L’idée m’était venue des motifs des tissus Burberry. Leurs trames sont fantastiques.

Berberian : Ce qu’il y a d’intéressant dans ton approche de l’affiche, de surface immédiatement repérable grâce à ton utilisation de couleurs vives sur laquelle on va pouvoir placarder d’autres choses, c’est que c’est celle de quelqu’un qui a l’oeil, qui visuellement est pointu, qui lui fait penser que la hiérarchie de l’affiche du festival et de ses spectacles peut ne pas se faire uniquement par la taille, mais en intégrant le festival comme cadre. C’est vraiment remarquable parce que c’est une idée complètement visuelle.

Swarte : J’aimais l’idée de quadriller la ville. Et puis de temps en temps par contre, j’ai besoin d’intégrer directement du texte dans mes images. Parfois, je glisse des petits mots ou concepts qui vont me pousser dans de nouvelles directions. Pour trouver de nouvelles voies dans ma tête, j’utilise des mots qui concentrent les idées, puis vient le crayon, tout se débloque en dessinant. C’est pour cela aussi que la deadline est importante, parce que dans un délai imparti, l’œil est obligé de juger rapidement. Une décision doit être prise.

Berberian : Dans une composition couleur, dessin, typo sont mis sur le même plan. C’est ce qui nous intéresse chez les affichistes où même la signature ou la marque font partie de l’image.

Swarte : J’ai souvent fait ça pour Humo à Bruxelles. Comme je n’aimais pas leur logo, je le refaisais à ma sauce, pour me faire plaisir avec une typo qui m’intéressait.

Berberian : On se retrouve parfois à faire des couvertures de livres sans avoir son mot à dire sur des typos, et c’est souvent catastrophique. Nous demandons aujourd’hui à le faire nous même, à ce que l’on nous laisse plus de liberté sur les projets, mais cela sort de l’ordinaire, nous nous rendons bien compte que ce n’est pas dans la tradition.

Swarte : Si cette tradition n’existe pas, c’est aussi parce que beaucoup d’artistes ne s’y intéressent pas !

Il faut tout penser avant

Berberian : Et puis techniquement, les choses ont changé. Sans les techniques d’aujourd’hui, cela devait être bien plus compliqué. Comment faisais-tu toi par exemple, pour caler tes couleurs ?

Swarte : Grâce aux couleurs Pantone ! On se basait uniquement là-dessus. Si je me souviens bien, pour les premières affiches que j’ai réalisées, je me suis inspiré des reproductions de bandes dessinées, en bleu et orange par exemple, que j’avais trouvées dans le Penguin Book of Comics. C’est ce type de couleurs primitives qui m’intéressait. Je sais qu’en France, il existait des Mickeys en bichromie verte/orange, et cela m’avait beaucoup frappé. Pour le reste c’est l’expérience qui joue.

Berberian : L’ordinateur offre des solutions trop faciles dans lesquelles tout le monde tombe.

Swarte : Il faut tout penser avant et imaginer l’environnement du dessin. Par exemple, j’ai fait une affiche dans des tons qui étaient très effacés. Il y avait un gris à 40%, un bleu léger… Tout le contraire de ce que l’on attend d’une affiche qui doit frapper les gens ! Mais au milieu d’énormément d’affiches agressives, la mienne contrastait justement grâce à des tons doux. Pour les couleurs, je ne sais plus comment j’y étais arrivé.

Dupuy : Les gens isolent les couleurs, ils ne parviennent pas à voir les images dans leur totalité. Il parait même qu’il y a des couleurs “jeunes” et des couleurs “vieilles” !

Berberian : Il ne faut pas oublier que l’on s’adresse à des gens qui ne font pas confiance à leur propre œil. Ceux qui nous commandent des dessins attendent qu’on leur explique pour quelles raisons c’est beau ou non.

Swarte : C’est une question de langage, ils n’ont pas forcément appris à parler la langue de l’image.

Berberian : Joost, il y a dans ton travail à la fois une cohérence et une diversité ahurissante, comme si tu te posais les mêmes questions face à une feuille blanche, mais en inventant des solutions différentes à chaque fois, avec un regard différent à chaque époque.

Swarte : Oui, je déteste faire deux fois la même chose !

Transcription par Ronan Lancelot d’une conversation à trois entre Charles Berberian, Philippe Dupuy et Joost Swarte, dans son atelier à Haarlem le 30 juin 2004


Publié le vendredi 24 septembre 2010

Speed Racer, Adèle Blanc-Sec et les Petits Ruisseaux

Le cinéma Le Margot nous propose 3 films qui seront suivis de débats animés par nos invités.

Samedi 2 octobre à 17h :

Speed Racer de Larry Wachowsky
Débat animé par Charles Berberian

Samedi 2 octobre à 21h :

Les Petits Ruisseaux
de Pascal Rabaté
Débat animé par David Prudhomme.

Dimanche 3 octobre à 17h:

Adèle Blanc-Sec de Luc Besson, d’après l’œuvre de Tardi
Débat animé par Jacques Terpant


Publié le vendredi 24 septembre 2010

Conférences et tables rondes


Samedi 2 octobre Cinéma le Margot 11h :

Quand la bd s’anime au cinéma, en design et en architecture
Avec David Prudhomme, J.C. Denis Didier Pasamonik, iIllustré par une projection des incunables réalisations de François Schuiten

Dimanche 3 octobre Espace d’Albret 11h :
La ville est le décor naturel de la bd
Avec Éric Verhoest, Charles Berberian Anne Baraou, François Ayroles

Dimanche 3 octobre cinéma Le Margot 14h30 :
Conférence “Joost Swarte au musée Hergé”


Publié le vendredi 24 septembre 2010

Le bureau d’Adolphus Claar

Présenté en avant-première les 2 et 3 octobre aux 3e Rencontres Chaland, le fameux bureau d’Adolphus Claar dans les Robots se rebiffent d’Yves Chaland a été édité à 500 exemplaires par Leblon-Delienne et son P-DG Laurent Buob, grand amateur de bandes dessinées.

Le making off sera visible au cinéma le Margot
www.leblon-delienne.com


Publié le vendredi 24 septembre 2010

Espace jeunesse à l’Espace d’Albret

Les Rencontres Chaland ont prévu cette année plusieurs pôles d’activités pour les plus jeunes, à l’Espace d’Albret.

2 & 3 octobre
de 10h à 12h et 14h à 18h :

– Ateliers Multimédia,

j’apprends la mise en scène

– Atelier de dessin

avec le carnet de croquis du dessinateur offert

– Pause lecture

dans les décors Leblon-Delienne

– Atelier maquette

14h30 Espace d’Albret
remise du prix Archinérac
à la classe gagnante du concours, par le jury présidé par Joost Swarte, composé de Laure Garcia et Yves Marie Labé journaliste, Marine Merle architecte, François Schuiten dessinateur, Eric Verhoest éditeur.

Et aussi :
Les rendez-vous dessinés à la Villa Julia de Mariscal, avec François Avril, Joost Swarte, Charles Berberian, François Schuiten, Christian Cailleaux, Frédéric Rébéna.


Publié le mercredi 15 septembre 2010
Publié le jeudi 09 septembre 2010

Demandez le programme !

Cinq expositions sont au programme cette année.
On y verra d’abord les 3 expositions consacrées à notre invité d’honneur, Joost Swarte, du 28 septembre au 31 octobre 2010 :

Architectures dessinées, à la galerie des Tanneries (voir plan en annexe)
Littérature illustrée, à la médiathèque de Nérac
Musiques en images, à la galerie Séderie.

Mais aussi du 28 septembre au 31 octobre également :

Yves Chaland, vues de Paris, Bruxelles, Bocongo, et en avant-première le mobilier Chaland, au cinéma Le margot
Archidessiné, à la Médiathèque.


D’autres évènements, comme des conférences, rencontres, ateliers et spectacles vivants sont au programme.